L’île de Faial fait partie de l’archipel des Açores. Ce sont toutes des îles volcaniques. Cette île est la dernière à avoir subi les effets de ces phénomènes géologiques.
Au siècle passé, un volcan a pris naissance (1957) et la terre a tremblé fortement(1998). Ces deux événements ont détruit deux de ses phares, le phare de Ponta dos Capelinhos et le phare de Ponta da Ribeirinha.
Le phare de Ponta dos Capelinhos a été construit en 1894 et il a été mis en service le 1 aout 1903.
Les info sur ce phare sont disponible ici.
Sur cette pointe de l'île, il était idéalement placé pour le balisage et également comme base d'observation pour les vigies lors de la chasse à la baleine.
Son premier souci est survenu le 31 aout 1926. Un violent tremblement de terre secoue l'île de Faial et endommage la structure du phare. Sa portée est limitée.
Les travaux sont entrepris et il est remis en service en 1927.
Son second souci et, le plus important, commence le 16 septembre 1957. Un observateur en faction observe une agitation de l'eau au large à environ 1 km du phare. Effrayé, il prévient les chasseurs de baleines et les gardiens. Ce n'est pas le passage de cétacés.
Le phénomène s'accentue. L'océan devient vite en ébullitions et une odeur nauséabonde arrive sur la côte.
Les gardiens doivent bien constater qu'il s'agit d'une éruption volcanique sous-marine.
Thomas Pacheco Rozas était le gardien du phare au début de l'éruption. Grâce à son courage, il est resté à son poste et il a mis tout en oeuvre pour que le phare continue à fonctionner.
Les projections de cendres s'amplifient et atteignent le phare. Il est désactivé fin septembre. Les poussières ont atteint les parties vitales, l'équipement optique et les groupes électrogènes.
Les 6 et 7 octobre, le village de Capelo situé à 2 km du phare est évacué. Il est envahi par la poussière et les précipitations augmentées de plus de 10 fois aggravent la situation.
Le 29 octobre, le personnel est évacué. Les travaux de réparation qui étaient en cours sont également suspendus. Les pierres ont brisé les vitres et troués la toiture. L'eau s'y est infiltrée entrainant de la boue. Cette boue s’est répandue dans tous les étages
Des travaux urgents sont demandés pour la remise en service du phare. Ces travaux ont lieu en novembre et décembre, l'activité volcanique ayant diminué.
En janvier 1958, les cendres sont retirées des toitures. Par endroit, ces cendres atteignent le niveau du premier étage.
L'histoire n'est pas finie car en février et mars 1958, l'éruption a un développement inattendu. Le cratère qui se trouvait à 1200 m du phare se rapproche à 500 m.
Ce nouveau cratère en fer à cheval laisse entrer l'eau ce qui rend les explosions encore plus violentes (voir le rapport d' H. Tazieff à ce sujet).
Les pierres projetées avec cette violence atteignent le phare. Ces pierres, pesants entre 10 et 300 kg, percent le ciment et les toitures.
Il tombe une couche de cendre d'environ 1,9 m, ce que ne peux supporter la toiture. Poids estimé de 2 000 kg au m².
L'enceinte du phare est entourée de cendres sur une hauteur de 7 m.
Les meubles et le matériel sont retirés du phare par le personnel.
Le 30 avril 1958, un nouveau rapport est dressé. Il ne sera plus fait de frais au phare avant la fin de l'éruption. Même si la tour reste en bonne condition, la hauteur du cône du volcan qui fait 150 m cache considérablement la vue. Un emplacement pour un nouveau phare est examiné.
C'est ainsi que se termine la vie active de ce phare.
Les photos ci-dessous ont été prises pour la SIPA.
Octobre 1957.
Février 1958.
Avril 1958.
L'éruption a duré 13 mois. Le site est recouvert d'une épaisse couche de cendres. Les maisons sont ensevelies et croulent sous le poids.
Le site est déclaré "zone naturelle" et transformé en attraction touristique.
Le projet consiste à créer un « centre d'interprétation des volcans ». Il est construit sous les cendres, au niveau du rez de chaussée du phare.
Ce musée comprend trois parties. La première explique les phénomènes volcaniques et la naissance de Faial.
Le seconde décrit, phase par phase, l’éruption sous-marine du volcan et son développement durant ces 13 mois.
La dernière partie montre les travaux d’aménagement du site.
La visite se termine dans une pièce située au rez de chaussée du phare.
Il est possible de monter jusqu’à la lanterne. Du balcon, on a une très belle vue sur le site.
Le musée a été inauguré le 17 aout 2008.
Le phare est inutilisable en tant que tel. Le rez de chaussée n'est plus visible, les toitures ont souffert du poids mais la tour n'a pas bougé. Il est décidé de maintenir le bâtiment comme témoin.
Entre 2006 et 2008, des travaux de consolidation du phare sont entrepris. L'optique et la lanterne sont enlevées.
Les structures intérieures sont renforcées. Pour cela, le niveau du rez de chaussée est dégagé et des murs en béton sont construits afin de consolider l'ensemble de bâtiment. La toiture est enlevée.
Les abords du bâtiment sont remis dans l'état d'après les éruptions, le rez de chaussée est enseveli. Le niveau du sol arrive au premier étage.
Une réplique de la lanterne est installée. Celle-ci contient un éclairage. Cette fois, c'est pour éclairer le site.
L’optique, qui a été enlevée, a été remise en état. Elle a été utilisée dans un autre phare.
Je remercie la SIPA (Sistema de Informação para o Património Arquitetónico) de m'avoir accordé l'autorisation de publier les photos prises durant l'éruption du volcan. Elles ne peuvent être utilisées à des fin commerciales.
Je remercie également le "Centro de Interpretação do Vulcão dos Capelinhos" pour l'assistance apportée et pour la réalisation de ce magnifique et très didactique musée. Visite à ne pas rater.