Une visite au phare d'Arnel.


De par le monde, la majorité des phares sont automatisés. Cette automatisation a entrainé le départ des gardiens.
La dernière évolution consiste à placer des Led partout où c’est possible. Le but est de réduire les interventions.

Au Portugal, l’administration voit les choses différemment. Les phares sont aussi automatisés. Les Led sont placées dans les feux et les balises. Mais les gardiens restent en place.

Les gardiens dépendent de la « Maritime Authority » (institution militaire). Ils y sont formés et de nouveaux gardiens en sortent chaque année. Leurs missions est d’entretenir le phare, surveiller la navigation, donner des conseils dont la météo et maintenir le patrimoine en état.

Les gardiens doivent aussi ouvrir le phare à la visite. Celle-ci se fait par petits groupes. Les explications sur l’histoire, le fonctionnement et les raisons d’être de ces bâtiments sont donnés.

Les info sur ce phare sont disponible ici.

Je vais vous faire vivre cette visite que j’ai effectuée en juin 2018.


La visite du phare.



L'entrée et l'accueil par le gardien.

La visite du phare d’Arnel se fait par groupe. Le gardien accueille les visiteurs dans le hall d’entrée.
Il donne quelques explications sur le phare et ses fonctions.


Le bureau du gardien.

Un local, appelé “Station of the keeper”, est l’endroit stratégique du phare.
On y trouve les moyens de communications (station VHF), l’ordinateur qui contrôle toutes les fonctions du phare, le bureau du gardien avec son livre journalier.
Le gardien y indique tout ce qui se passe dans et autour du phare.

L’accès à ce local est bien sur interdit au public.




Présentation de quelques optiques.

Dans l’entrée, une optique et deux balises sont exposées. L’optique de Fresnel est du 8° ordre. Les deux autres balises datent du 19° siècle.




En route pour le premier étage.

Au pied de l’escalier, une maquette du phare réalisée à l’échelle 1 :200 par les gardiens durant les temps libres.




Le premier niveau.

La montée vers le premier niveau se fait par un escalier en béton de 30 marches.
Sur ce niveau, un petit musée expose différentes lampes. Elles ont toutes été utilisées au phare. Elles ont une puissance allant de 150 W à 1000 W.
D’ancien accessoires sont aussi exposés.



L'escalier qui mène à la lanterne.

L’optique est atteinte après avoir gravit les 15 marches d’un escalier en bois et les 7 marches d’un escalier en métal.




La lanterne et sa lentille.

Nous voilà arrivés dans la lanterne. L’optique de Fresnel et ses cuivres sont extraordinaire.
Elle a environ 100 ans. C’est une optique 3e ordre avec une focale de 500mm. La lampe halogène est de 1000 W.
Le changeur de lampes en contient 3 et permet de remettre rapidement en service.
Elle a été remise en place en novembre 2018.






La vue.

De la lanterne, on a une vue exceptionnelle sur la côte.




La salle des machines.

Le local de la salle des machines se trouve près de la porte d’entrée.
On y trouve tout les raccordements électriques du phare et les groupes électrogènes. Ces générateurs sont en service depuis plus de 79 ans. La longévité est due aux entretiens réguliers réalisés par les gardiens successifs.

Ces groupes sont activés lorsqu’une panne survient dans le circuit d’alimentation extérieure. Ces groupes alimentent toute l’installation électrique du phare.




La fin de la visite.

Avant de quitter le phare, un livre est à la disposition des visiteurs.
Chac'un peut donner ses impressions sur la visite.
Ces remarques font plaisir aux gardiens. N’oubliez pas d’y mettre un petit mot.

Agradeça aos Faroleiros pela bonita visita.


Une histoire ...

Il y a quelques années, un voilier anglais se rendait aux Caraïbes en traversant l’Atlantique.

Quelques jours après avoir quitté le Royaume-Uni, le Yacht a été pris dans une grosse tempête. En même temps, il a perdu tout les systèmes électriques à bord : le GPS, VHF etc.

Pendant 2 jours, ils ont navigué sans équipement électrique et sans connaître leur emplacement.

Au milieu de la nuit, ils ont commencé à voir dans le ciel une lumière réfléchissante périodique se reflétant dans les nuages.

Ils ont pris un chronomètre et ils ont commencé à compter la séquence lumineuse. Comme les signaux étaient répétitifs, ils ont compris que cela pouvait être un phare. Ils ont cherché dans les cartes à bord afin de trouver cette caractéristique. À ce moment-là, le code correspondait à FL W 5S (Ec4 & Lt1).

Ils ont trouvé cette caractéristique sur la carte. C’était le phare d’Arnel. Ils ont suivi cette lumière.

Le lendemain matin, quand le gardien de service est monté à la lanterne pour régler les rideaux, il a trouvé le yacht ancré sur la baie juste là en face du phare.

Un jour plus tard, les anglais sont venus au phare pour dire à quel point ils ont apprécié l’existence de ce phare et surtout l’aide qu’il leurs avait apporté.

Ce n’est qu’une des histoires sur le phare d’Arnel.


Remerciements.

Je voudrais remercier Monsieur Rui Melo, gardien en chef du phare d’Arnel, et Monsieur Pedro Melo, gardien, pour la visite exceptionnelle qui m’a été accordée.

Il était très intéressant de comprendre le rôle important des phares au 21e siècle comme aide active à la navigation, le travail et les histoires du phare.

En même temps, il était intéressant de comprendre le rôle important du gardien.
C’est la personne responsable qui porte un regard attentif sur les marins transitant dans son secteur. Mais c’est également la personne qui s’occupe de l’entretien et de la préservation de ces bâtiments construits pour leurs importances.

Je remercie aussi M. Joao Melo pour la photographie.

J’espère avoir l’occasion de retourner à Sao Miguel et de vous rencontrer devant le phare pour une seconde visite.